lundi 15 janvier 2007

Le gouvernement colombien affirme qu’Ingrid irait bien


Communiqué du: Comité de soutien a Ingrid Betancourt et des otages en Colombie

IngridBetancourt-idf.com - Paris - 15/01/07
C’est avec surprise que nous avons pris connaissance des différentes déclarations réalisées par des membres du gouvernement colombien, aujourd’hui et hier.

Les Ministres de la Défense et de l’Intérieur colombiens ont en effet, tour à tour, annoncé qu’Ingrid était vivante et en bonne santé mais surtout qu’ils avaient des éléments crédibles les autorisant à de tels propos. Si nous espérons que ces propos sont véridiques, nous ne sommes pas moins consternés de constater que le gouvernement colombien préfère en aviser la presse sans en informer la famille ni au préalable ni jusqu’à présent. Car s’il y a matière à penser qu’Ingrid est vivante, sa famille doit savoir pourquoi et dans les plus brefs délais. Un autre point attire notre attention toute entière : le gouvernement colombien n’a cure des déclarations réalisées par la famille d’Ingrid, le gouvernement français et le Comité de soutien quant à un refus de toute opération militaire pour la sauver. Nous avons la conviction que si un tel procédé était employé, Ingrid serait très probablement tuée par les FARC.

C’est pourquoi nous invitons le gouvernement colombien à cesser de pratiquer une politique de l’autruche ignoble qui ne prend pas en compte les sentiments comme les volontés des proches d’Ingrid . Les FARC comme le gouvernement colombien doivent comprendre qu’il est temps de passer à la table des négociations car il n’est dans l’intérêt de personne que les otages meurent. Il est donc fondamental que les deux parties oublient les crispations qui animent leurs exigences pour parvenir à la seule solution digne de raison. Pour mémoire, cela fait près de 4 ans que nous sommes sans preuves de vie d’Ingrid et de sa collaboratrice, Clara Rojas, des preuves de vie que nous réclamons aux FARC.

LEXPRESS.fr - Paris plaide pour un accord humanitaire pour Ingrid Betancourt - L'Express

LEXPRESS.fr - Paris plaide pour un accord humanitaire pour Ingrid Betancourt - L'Express

Le ministre français des Affaires étrangères et les proches d'Ingrid Betancourt ont relevé lundi "avec interêt" les déclarations sur son état de santé et plaidé à nouveau pour un accord humanitaire.

Le ministre colombien de l'Intérieur, Carlos Holguin, a déclaré que la Franco-Colombienne, otage de la guérilla marxiste des FARC (Forces armées révolutionnaires), était "en bonne santé", en précisant qu'il s'appuyait sur une information "crédible".

Dans une déclaration commune, Philippe Douste-Blazy et la Fédération internationale des comités de soutien à Ingrid Betancourt soulignent avoir demandé "à plusieurs reprises une preuve de vie indiscutable des otages".

Ils rappellent également leur hostilité "à toute opération de sauvetage des otages par la force qui pourrait porter atteinte à leur sécurité".

"Nous souhaitons que la libération de notre compatriote et des autres otages intervienne dans le cadre d'un accord humanitaire et restons en contact régulier avec les autorités colombiennes à ce propos", ajoutent-ils.

La famille et les proches de l'ancienne candidate des Verts à la présidentielle, enlevée le 23 février 2002, ont exprimé la crainte que le gouvernement colombien ne tente de la faire libérer par la force après l'évasion début janvier d'un ancien ministre détenu depuis 2000 par les rebelles.
Fernando Araujo, ex-ministre du Développement, a dit s'être échappé à la faveur d'une offensive de l'armée contre le camp où il était retenu captif.

dimanche 14 janvier 2007

Ingrid Betancourt sera libérée par la force


La presse colombienne rapporte aujourd'hui les déclarations du gouvernement colombien qu'Igrid Betancourt et les otages retenus par les FARC seront libérés par la force militaire.

Sans donner de précision, le ministre colombien de la Défense, Juan Manuel Santos a soutenu dimanche dans un entretient avec l’hebdomadaire El Espectador, qu’Ingrid Betancourt, ex-candidate aux élections présidentielles enlevée en février 2002 par les FARC, était "vivante et en bonne santé". Il a également réaffirmé que le gouvernement tenterait de libérer les otages, dont Mme Betancourt, par la force, ce à quoi s’opposent farouchement les familles des otages, les organisations de défense des droits humains et la mère d’Ingrid Betancourt. Ceux-ci exigent une solution négociée à la libération des otages retenus par la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). "Malgré beaucoup de peine pour mon amie Ingrid ainsi que sa très respectable mère et tout le respect pour le gouvernement français, le traitement de Ingrid Betancourt sera le même que pour tout soldat ou policier retenu en otage", a rappelé M. Santos. Il a aussi fait valoir la nécessité d'avoir "le même traitement pour tous, car il ne peut pas y avoir de traitement de première ou seconde classe".

samedi 13 janvier 2007

Libération de Freddy Muñoz : Reporters sans frontières salue une "sage décision"

Reporters sans frontières se félicite de la remise en liberté, le 9 janvier 2007, de Freddy Muñoz, correspondant colombien de la chaîne latino-américaine Telesur. Poursuivi pour “rébellion” et “terrorisme”, le journaliste était détenu depuis le 19 novembre 2006. Il reste néanmoins inculpé.

“Compte tenu de la faiblesse des preuves à charge contre Freddy Muñoz, la justice a rendu une sage décision en le libérant. Néanmoins, et pour les mêmes raisons, il serait curieux que les poursuites soient maintenues alors que rien n’étaye les accusations de “rébellion” et “terrorisme” qui pèsent sur le correspondant de Telesur. Nous espérons donc que l’inculpation de Freddy Muñoz sera rapidement levée et que des mesures de protection seront prises en sa faveur”, a déclaré Reporters sans frontières.

Correspondant colombien de la chaîne latino-américaine Telesur, Freddy Muñoz, 36 ans, est sorti, le 9 janvier, de la prison de Baranquilla (Nord), où il était détenu depuis cinquante jours. Constatant la faiblesse des éléments à charge dans l’instruction ouverte contre le journaliste, le parquet du Tribunal supérieur de Bolívar avait ordonné, quatre jours plus tôt, sa remise en liberté. La même juridiction a cependant maintenu les chefs d’inculpation et autorisé la poursuite de l’enquête.

Freddy Muñoz avait été arrêté, le 19 novembre 2006, à l’aéroport de Bogotá, alors qu’il revenait de Caracas où se trouve le siège de Telesur. Il avait par la suite été inculpé de “rébellion” et “terrorisme” pour sa participation présumée à un attentat commis en 2002 par la guérilla des Forces armées révolutionnnaires de Colombie (FARC), qui n’avait pas fait de victimes. Trois guérilleros détenus avaient témoigné contre le journaliste, mais sans pouvoir donner son nom ni son signalement. L’un d’eux s’était finalement rétracté. Par ailleurs, des expertises médicales avaient démontré que les cicatrices que porte Freddy Muñoz n’étaient pas dues au maniement d’explosifs.

L’avocat du journaliste, Tito Gaitán, a confié à Reporters sans frontières que juste après la libération de son client, des hommes se prétendant agents du Département administratif de sécurité (DAS, service de renseignements militaire) se sont rendus à la prison de Baranquilla pour interroger ses codétenus. L’entourage de Freddy Muñoz craint que sa libération n’expose le journaliste à des représailles. Le 17 septembre 2004, le sociologue Alfredo Correa de Andréis, soupçonné lui aussi de liens avec les FARC, avait été assassiné à sa sortie de prison.

vendredi 12 janvier 2007

Bangladesh. Les droits humains menacés tandis que la tension monte à l’approche des élections

Amnesty International s’inquiète de la menace grandissante que fait peser sur les droits humains au Bangladesh la crise politique dans laquelle le pays est en train de s’enliser. Un appel national à la grève a été lancé par une alliance d’anciens partis de l’opposition dirigée par la Ligue Awami ; des informations font état d’un recours excessif à la force par la police et par l’armée ; depuis le 7 janvier, plus de 200 personnes auraient été blessées, certaines d’entre elles gravement, dans des heurts entre la police, l’armée et les manifestants.

Le 3 janvier, l’alliance de l’opposition menée par la Ligue Awami a annoncé qu’elle boycotterait les élections législatives prévues le 22 janvier. L’alliance accuse le gouvernement intérimaire actuel, chargé de superviser l’organisation et le déroulement des élections, de privilégier le Bangladesh Nationalist Party (BNP, Parti nationaliste du Bangladesh), principal parti dans l’ancienne coalition au pouvoir. L’alliance de l’opposition demande la démission du chef du gouvernement de transition, une réforme des listes électorales existantes et le report de la date du scrutin. La Ligue Awami envisagerait un mouvement de grève le jour des élections.
Le BNP de son côté a fait part de sa confiance dans le gouvernement de transition et veut que les élections aient lieu à la date prévue, même sans la participation des partis qui auront appelé au boycott des urnes.

La ligne de fracture entre les principaux partis politiques continue de s’élargir, aucune solution n’ayant été trouvée pour aplanir les différences. Beaucoup craignent que les affrontements violents entre partisans des partis rivaux ne dégénèrent et ne se traduisent par de nouvelles pertes en vies humaines, des blessés graves et des dégâts matériels.

Des dizaines de personnes auraient été tuées et des centaines d’autres blessées lors des affrontements violents qui ont opposé militants de l’opposition et partisans de l’ancienne alliance au pouvoir ces deux derniers mois. La plupart des auteurs de ces violences seraient des militants du BNP et de la Ligue Awami. Toutefois, aucun des deux partis n’a condamné les violences perpétrées par ses membres, en rejetant le plus souvent la responsabilité sur ses adversaires.

Le gouvernement de transition a fait savoir que, selon la Constitution, des élections doivent se tenir dans un délai de quatre-vingt-dix jours à compter du 28 octobre 2006, date de dissolution du précédent parlement. Le gouvernement de transition a déployé l’armée et lui a conféré des pouvoirs élargis en matière d’arrestation et de détention afin d’être sûr que les élections pourront avoir lieu le 22 janvier.

Amnesty International craint que les clauses garantissant le respect des droits humains par les membres des forces de l’ordre et de l’armée lors d’actions de répression visant les membres de l’alliance d’opposition ne soient, dans le contexte actuel, particulièrement insuffisantes. À diverses reprises, des policiers et des militaires ont fait un recours excessif et inutile à la force, frappant à coups de bâtons des militants de l’opposition qui, pour la majorité, manifestaient de manière pacifique selon les informations dont nous disposons. Lors de quelques manifestations, des militants de l’opposition ont aussi fait usage de bâtons, certains auraient jeté des briques et des bombes incendiaires sur les policiers. Les forces de l’ordre ont répliqué à coups de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc.

Amnesty International reconnaît qu’il est de la responsabilité du gouvernement d’assurer la loi et l’ordre. L’organisation demande toutefois instamment aux membres des forces de sécurité de respecter les droits humains, de n’avoir recours à la force que de manière proportionnelle et seulement lorsque cela est strictement nécessaire. Amnesty International craint également que les pouvoirs élargis accordés à l’armée en matière d’arrestation et de détention n’amènent les forces armées, comme cela s’est déjà produit dans le passé, à commettre de graves atteintes aux droits humains. L’impunité accordée aux auteurs d’atteintes aux droits humains dans le cadre d’opérations de rétablissement de l’ordre public constitue un sujet de préoccupation important en ce qui concerne le pays.

En dépit de l’implication présumée de membres des forces armées dans le recours excessif à la force, les exécutions extrajudiciaires et des actes de torture au cours de précédents déploiements, aucun militaire n’a eu à rendre compte de ses actes devant la justice à notre connaissance. Amnesty International s’inquiète de constater que les gouvernements successifs semblent avoir fait en sorte d’assurer l’impunité aux membres des forces armées. Fin 2002, par exemple, plus d’une quarantaine d’hommes seraient morts sous la torture après avoir été arrêtés par l’armée. Plutôt que d’enquêter sur ces morts et de traduire en justice les responsables présumés, le gouvernement d’alors a accordé aux militaires une immunité juridique les mettant à l’abri de toutes poursuites.

Dans l’atmosphère actuelle de tension politique qui règne dans le pays, Amnesty International considère qu’il est impératif que tous les partis politiques et le gouvernement de transition veillent ensemble à la protection des droits humains de toutes les personnes – quelles que soient leurs convictions politiques.

Amnesty International demande instamment au gouvernement de transition de déclarer clairement, de toute urgence, que militaires et policiers à tous les niveaux seront tenus personnellement responsables de leurs actions et omissions et qu’ils auront à rendre des comptes. Le gouvernement doit faire en sorte qu’en aucune circonstance des membres des forces armées ou de la police se voient accorder l’impunité pour des atteintes aux droits humains commises lors de l’actuel déploiement de ces forces.

Amnesty International s’inquiète de voir le droit de participer à la vie politique mis en danger par une violence qui engendre de graves atteintes aux droits humains. L’organisation demande instamment aux dirigeants de tous les partis politiques de condamner avec force cette violence, de traiter sérieusement la question de l’implication de certains de leurs membres dans des actes de violence et de veiller à ce que les auteurs présumés de tels actes soient poursuivis en justice et jugés lors de procès répondant aux normes internationales d’équité des procès.

Source : http://web.amnesty.org/library/Index/FRAASA130012007

mercredi 10 janvier 2007

Lettre ouverte des grèvistes de la faim détenus au Canada en vertu d'un certificat de sécurité

Lettre ouverte à la population du Canada, de la part des détenus du Guantanamo canadien

Nous vous écrivons aujourd'hui parce que le gouvernement du Canada refuse de nous parler. Nous sommes trois hommes musulmans et sommes détenus en vertu d'un certificat de sécurité, sans accusation depuis de 5 à 6 ans et demi, et ce, sans avoir bénéficié d'une libération sous caution.

Plusieurs groupes, incluant Amnistie Internationale, ont décrit les certificats de sécurité comme étant fondamentalement injustes et déficients. Les Nations unies ont critiqué cette pratique. Présentement, la Cour suprême du Canada tente de déterminer ce que le Canada doit en faire.

Nous sommes détenus dans un endroit qui se nomme le Centre de surveillance de l'immigration de Kingston (CSIK), qui se trouve sur le terrain du pénitencier de Millhaven. Certaines personnes ont rebaptisé cet endroit le « Guantanamo du Nord ». Comme les captifs de la prison de Guantanamo à Cuba, nous sommes détenus indéfiniment. Cela constitue une forme de torture psychologique qui est quasi inimaginable. Nous ne savons pas à quel moment, ni même, si un jour nous en serons relâchés.

Nous avons encore plusieurs mois, voire plusieurs années, de prison devant nous, en attendant que nos dossiers cheminent à travers les différentes procédures judiciaires.

Nous avons été très patients et avons fait de notre mieux pour faire face à un processus contre lequel il est impossible de se défendre. Nous resterons patients et espérons qu'au bout du compte nous soyons libérés, car nous sommes des hommes innocents.

Mais il y a cependant une limite à ce que des êtres humains peuvent tolérer. Au-delà de celle-ci, les voix se lèvent et les gens se tournent vers des actes de dénonciation pacifique.

Nous sommes présentement en grève de la faim (nous ingérons uniquement des liquides) pour protester contre nos conditions de détention. Pour Mohammad Mahjoub, ça fait 45 jours. Pour Mahmoud Jaballah et Hassan Almrei, ça fait 34 jours. Nous ne voulions pas être en grève de la faim. C'est une expérience difficile pour nous et nos familles, mais c'est notre seule voix.

Lorsque nous étions détenus à Toronto, il y a eu plusieurs grèves de la faim pour protester contre nos conditions de détention. À cause de cela, la nouvelle prison à Millhaven a été construite, ce qui a fait en sorte que nous soyons maintenant à trois heures de route de nos proches. Plusieurs promesses - telles que la mise en place de programmes de formation et d'une bibliothèque - n'ont pas été remplies. Nous n'avons pas les mêmes droits que les criminels condamnés, comme les visites privées avec nos familles. Et maintenant, comble de malheur, on nous refuse l'accès aux soins médicaux. Dans un cas, les injections contre l'hépatite C n'ont pas été administrées depuis le 2 septembre 2006. Aucune date de chirurgie nécessaire à guérir une blessure au genou et traiter une double hernie n'a encore été fixée, bien que nous soyons ici depuis le mois d'avril 2006.

Nos revendications sont très simples.

Nous demandons qu'un surveillant soit à nos côtés pour tous nos déplacements dans l'établissement. Ceci est particulièrement important pour nos allées et venues entre l'unité de vie et l'autre pavillon, et lorsque nous allons à l'édifice Millhaven pour nos soins de santé. Sans la présence de ce surveillant, un gardien pourrait formuler de fausses accusations à notre égard. Comme nous l'avons trop souvent constaté ici, lorsque notre parole est confrontée à celle d'un gardien, le personnel prend la défense du gardien.

Dans le cas où nous ne serions pas accompagnés par un surveillant dans nos déplacements vers l'édifice administratif, les soins médicaux doivent être prodigués dans l'unité de vie même. Nous n'avons pas refusé l'offre de soins médicaux. Au contraire, nous voulons recevoir des soins médicaux. Des soins nous étaient donnés dans cet endroit avant le 10 septembre 2006, mais maintenant que nous refusons de nous rendre à l'édifice administratif sans la présence d'un surveillant - une décision que nous avons prise pour notre propre sécurité - on utilise cet argument pour nous priver de soins médicaux.

Nous aimerions pouvoir contacter les médias sans que les gardiens soient présents pendant les entrevues. À Metro West, nous avions un accès privé aux médias, et ce, sans nécessiter la permission de la prison.

Nous voulons que le décompte quotidien des prisonniers cesse. Nous ne sommes que trois détenus, et cet exercice est humiliant et inutile.

Nous aimerions utiliser des cartes d'appel pour contacter nos familles à l'étranger. Le KIHC nous oblige à utiliser le plan interurbain le plus dispendieux, celui que nos familles n'arrivent pas à s'offrir parce qu'elles vivent de l'assistance sociale. Puisque nos appels sont de toute façon surveillés, il est absurde que nous ne puissions utiliser des cartes d'appel moins chères.
Nous voulons les mêmes droits que les autres détenus fédéraux : l'accès à une bibliothèque, la possibilité de suivre un programme de formation ainsi que des visites privées avec nos familles, où nous pouvons vivre ensemble pendant trois jours chaque mois.

Notre « cour » est un petit coin de béton. Trois mètres plus loin, il y a un grand espace vert, mais nous ne pouvons pas en profiter. Il est présentement entouré de deux clôtures, et personne ne l'utilise. Il n'y a aucune raison qui justifie le fait de nous empêcher de profiter de cet espace l'extérieur.

Parce que les désagréments persistent ici, nous nous voyons dans l'obligation d'aller à la racine du problème : l'absence d'un corps indépendant ou d'un médiateur neutre et l'absence de traduction lors des réunions avec le personnel (l'anglais n'est pas notre langue maternelle). Toutes nos plaintes au sujet du personnel sont traitées par le personnel lui-même. Ces personnes ne sont pas objectives et par conséquent nos plaintes sont toujours rejetées, sans possibilité de faire appel. C'est une injustice. Il n'y a pas non plus d'ombudsman avec lequel nous pourrions parler. On nous a dit de faire parvenir nos plaintes à la Croix Rouge, mais nous n'avons pas le droit de les appeler. Par ailleurs, la Croix Rouge n'exerce de toute façon aucune autorité sur cette prison.

Finalement, ce que nous voulons, c'est d'être traités comme des humains. Tous les êtres humains ont des droits. Nous désirons retrouver nos proches, mais en attendant ce moment, nous désirons vivre avec dignité, même ici, au Guantanamo Nord. Il n'y a aucun motif lié à la sécurité pour lequel cela ne peut être possible.

Nos cours pleurent en réaction à la souffrance que nous voyons en ce monde. Nous tentons chaque jour de faire face à des vies qui nous ont été volées sur la base de secrets. Dans cette situation, nos familles sont, elles aussi, confinées en prison. Nos enfants veulent que nous soyons à la maison avec eux, pour jouer, pour aider aux devoirs et nous souhaitons les voir grandir. Nous espérons que ce jour viendra bientôt.

À plusieurs reprises déjà, des gens de partout au pays se sont mobilisés pour nos droits et nous aimerions les remercier du fond de nos cours. Nous nous trouvons présentement dans une situation très difficile. Si le gouvernement ne veut pas nous parler, nous espérons au moins qu'il vous entendra, vous.

Contactez vos députés, écrivez aux journaux et appelez Stockwell Day pour lui demander de régler les problèmes au KIHC. La douleur que nous ressentons à cause de cette longue grève de la faim est aussi vécue par nos familles et nos amis. Tous se préoccupent vivement de notre état de santé. Les procès secrets, comme ceux que nous subissons, blessent la démocratie canadienne.

Il n'y a que la justice qui pourra guérir les plaies.

Mahmoud Jaballah
Mohammad Mahjoub
Hassan Almrei

Publication originale: La tribune du verbe http://www.latribuduverbe.com/archives/2007/01/lettre_ouverte_des_grevistes_d_1.html

lundi 8 janvier 2007

Droits de l'Homme / Droits Humains

Une fois n'est pas forcément coutume, je prend le clavier pour dénoncer un faux procès fait à Ségolène Royal. Non pas sur le néologisme quelque peu déroutant de "bravitude", qui permet aujourd'hui d'ouvrir la voie à quelques autres néologismes comme "langicule" qui décrit un propos ridicule prononcé par l'inénarable Jack Lang (propos qui on tendance à se multiplier depuis que ce dernier s'ennuie hors du ministère de la culture, et qui donc logiquement devraient ne faire que s'accroître avec les années)... Mais pour corriger la fâcheuse tendance de la droite française et de son organce de presse quotidienne officiel, Le Figaro, à chercher des poux virtuels dans les cheveux des représentants de la gauche, quand ils n'ont rien à se mettre sous la dent.

Donc selon la presse bourgeoise, la dernière et grave incartade de Ségolène Royal aurait été de prononcer en Chine l'expression "DROITS HUMAINS" plutôt que "DROITS DE L'HOMME", expression qui selon une vision autocentrées sur le département de la Seine serait beaucoup plus signifiante que la première.

Je voudrai à ce propos simplement rappeler à nos amis de la droite conservatrice franchouillarde et populaire de Neuilly-sur-Seine que dans le monde entier, il est vrai regrettablement dominé par les expressions anglo-saxonnes, c'est l'expression "HUMAN RIGHTS" - détestablement traduite en langue française par "DROITS HUMAINS" - qui est la plus signifiante et répandue, et qui donc permet à tous de comprendre ce dont on parle. Donc parler de "Droits de l'Homme" permet éventuellement de se faire bien comprendre à l'intérieur de l'hexagone et de ses dépendances d'outre-mer, ce qui est déjà pas mal (vu qu'il y a sans doute quelques efforts à faire en bien des endroits du territoire national, comme les prisons, les centres de rétentions administratives, certaines communes dirigées par la droite extrême ou l'extrême droite - on ne sait d'ailleurs pas très bien au sein de quel parti de droite commence la limite avec la droite dite "républicaine" - ou plus généralement dans bien des départements ou des territoires d'outre-mer où la République française continue de fonctionner comme si c'était le bon vieux temps des colonies, du caïdat et des citoyens de seconde zone...), mais on se l'avouera largement insuffisant quand on veut avoir une parole à l'international.

DROITS HUMAINS prononcé en Chine par Ségolène Royal comme candidate c'est déjà bien mieux que Jacques Chirac pendant tous ces voyages dans l'empire du milieu quelque soit son statut, encore mieux que les Américains de chez qui l'expression est originaire et qui ne la prononcent jamais quand ils vont là-bas.Enfin, je rappelerai que la tendance générale en vocabulaire "politiquement correct international" est à l'asexuation... ainsi depuis quelques années, nos amis anglophones ne disent plus "chairman" pour désigner le président du conseil d'administration ou de surveillance mais "chairperson". On pourra considérer cela ridicule ou langicule mais c'est ainsi... L'emprise anglosaxonne encerclante sur le Québec étant ce qu'elle est - n'en déplaise à mes amis canadiens français - la contagion de ce snobisme oral est depuis longtemps consommé chez eux, où l'on parle de DROITS HUMAINS pour défendre les DROITS DE L'HOMME, et où il est impossible de dire et d'écrire "québécois" sans avoir dit ou écrit "québécoises" auparavant. Les gars de l'UMP qui ont choisi régulièrement l'exil à Montréal - une fois que la dépression nerveuse ou judiciaire les a atteints - devraient en parler au Figaro.

Je terminerai en rappelant que toutes les grandes associations internationales de défense des droits de l'Homme (Amnesty International, FIDH, HUMAN RIGHTS WATCH...) parlent depuis des lustres de DROITS HUMAINS : je propose donc que Le Figaro organise au plus vite une autodafé de leurs lâches publications.

Frédéric FARAVEL

Publication originale: http://resistances95.over-blog.com/article-5174325-6.html#anchorComment

dimanche 7 janvier 2007

L'Assemblée générale adopte la Convention internationale sur les disparitions forcées

Le 20 décembre dernier, L'Assemblée générale a adopté la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcée, créant ainsi un nouveau crime en droit international en temps de paix comme en temps de guerre.

Selon le Centre de Nouvelles ONU ( http://www.un.org/french/newscentre/ )

"La Convention, adoptée sans vote sur recommandation de la Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission), sera ouverte à la signature le 6 février prochain à Paris, rappelle un communiqué de l'ONU.

Les articles 3 à 25 prévoient les mesures que doivent prendre les États parties, notamment pour enquêter sur les disparitions forcées et les constituer en infractions au regard du droit pénal, et même en crime contre l'humanité quand la pratique est généralisée ou systématique.
Aucune circonstance exceptionnelle quelle qu'elle soit ne peut être invoquée pour justifier la disparition forcée, dispose la nouvelle Convention.

Il est aussi prévu une entraide judiciaire entre États et une entraide pour porter assistance aux victimes.

Les systèmes juridiques des États parties devront obtenir réparation et des indemnisations pour toute victime directe de disparition forcée. L'article 25 recouvre les cas de soustraction d'enfants soumis à une disparition forcée et celui de la falsification, la dissimulation ou la destruction de documents attestant de la véritable identité des enfants disparus.

Il est par ailleurs institué un Comité des disparitions forcées composé de 10 experts de haute moralité, siégeant à titre personnel et agissant en toute impartialité. Tout État partie devra présenter au Comité un rapport sur les mesures qu'il a prises pour donner effet à ses obligations au titre de la Convention.

Le Comité peut être saisi, d'urgence, par les proches d'une personne disparue ou toute personne mandatée par eux notamment, d'une demande visant à chercher et retrouver une personne disparue. Le Comité peut aussi demander à ses membres d'effectuer une visite sur place.

Le représentant de la France, pays ayant mené les négociations, a précisé que ce texte est à la charnière entre droits de l'homme, droit international humanitaire et droit pénal international et qu'il vient combler un vide juridique, indique le communiqué.

Le représentant a évoqué les quelques 40 000 êtres humains dont la disparition a été recensée depuis 1980 dans plus de 90 pays. Les disparitions forcées demeurent ainsi une réalité tangible. Selon les Nations Unies, 535 personnes en ont été victimes en 2005.

Des pays comme l'Argentine, le Chili, le Honduras et le Japon ont qualifié l'adoption de la Convention d'étape historique pour les droits de l'homme, le représentant chilien estimant que ce texte était suffisamment large pour protéger les droits des victimes et de leurs familles en imposant des obligations spécifiques aux États."

Publication originale: http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=13398&Cr=Assembl%E9e&Cr1=disparitions

Colombie: près de 3200 otages, selon une ONG

BOGOTA - Près de 3200 personnes enlevées en Colombie au cours de la décennie 1996-2006 sont toujours détenues par leurs ravisseurs, selon une ONG. La Fondation Pays Libre a tiré ce bilan lors d'une cérémonie en l'honneur d'un ancien ministre colombien, libéré des FARC.
"De 1996 à 2006, nous avons un total de 3177 personnes enlevées et qui restent en captivité", a dit sa directrice. "C'est une situation très préoccupante, et il est en conséquence important que soit condamnée de manière permanente la pratique de l'enlèvement comme arme de guerre", a-t-elle ajouté.

Les otages sont détenus soit par les guérillas d'extrême gauche des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et de l'Armée de libération nationale (ELN), soit par des délinquants de droit commun, soit par des groupes paramilitaires d'extrême droite. Ces derniers n'ont pas révélé où ils détiennent leurs otages bien qu'ils aient achevé le désarmement de leurs 31'000 combattants.

Enlevé il y a six ans par les FARC, l'ex-ministre Fernando Araujo a échappé à ses ravisseurs le 31 décembre au cours d'une opération lancée par l'armée colombienne pour le libérer.
(ats / 07 janvier 2007 19:29)
Publication originale: http://www.romandie.com/infos/ats/display.asp?page=20070107192953533172194810700.XML&associate=PHF1102

vendredi 5 janvier 2007

Les otages colombiens



"Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. "
Article 3, Déclaration universelle des droits de l'homme


Retenue en otage par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) depuis le 23 février 2002, Ingrid Betancourt est la plus connues des 4200 personnes séquestrées en Colombie par les groupes armés colombiens, les paramilitaires d'extrême droite et les groupes de délinquants.


Mme Betancourt, sénateur et candidate aux élections présidentielles de Colombie pour le parti Oxigeno au moment de son enlèvement, est connue pour son engagement en faveur des droits humains et pour sa lutte contre la corruption et le trafique de la cocaïne. Elle fut séquestrée en compagnie de Mme Clara Rojas, sa directrice de campagne il y a 1778 jours. Depuis 3 ans et demi, il n'y a aucune preuve de vie tangible de ces deux otages.

Avec elles, 47 policiers et militaires ainsi que 35 autres otages politiques demeurent retenus par les groupes armés colombiens, dont l’ex-gouverneur du Meta (M. Alan Jara, 5 ans en captivité), sénateur (M. Luis Eladio Pérez, 6 ans en captivité), députés (MM. Consuelo González (5 ans en captivité), Orlando Beltrán (5 ans privé de sa liberté et Oscar Liscano, 6 ans privé de sa liberté). (Indymedia, http://colombia.indymedia.org/news/2006/10/50368.php)

L'ancien ministre colombien du Développement économique Fernando Araujo, prisonnier depuis six ans, a échappé cette semaine à ses ravisseurs à la faveur d'un raid de l'armée contre les éléments des FARC qui le retenaient. Il a retrouvé sa famille vendredi cinq jours après s'être enfui. Il avait été enlevé le 5 décembre 2000, alors qu'il se trouvait dans la ville côtière de Cartagena. Fernando Araujo faisait parti d'un groupe d’otages parmi lesquels figure Ingrid Betancourt, que les FARC proposent de libérer en échange de 500 rebelles prisonniers.

Le Comité de soutien à Ingrid Betancourt, a exprimé « sa grande joie » pour le retour de Fernando Araujo. Néanmoins, il a dénoncé l’usage de la force militaire pour le sauvetage des otages. Dans un communiqué émis aujourd’hui, le Comité de soutien à Ingrid Betancourt affirme que « le gouvernement colombien profite de cette libération pour mettre en avant le procédé de sauvetage militaire des otages, ce à quoi nous demeurons farouchement opposés, de même que la famille d’Ingrid Betancourt et le gouvernement français ». Il rappelle que «les opérations militaires peuvent avoir lieu d’être mais alors, elles doivent garantir 100% de chances de succès, ce qui n’est pas le cas. » (Voir http://www.ingridbetancourt-idf.com/base/article.php3?id_article=212, pour le communiqué complet).

Les FARC et le gouvernement colombien doivent reprendre dans ; le dialogue pour la conclusion d’un accord humanitaire conduisant à la libération de tous les otages retenus par ce groupe armé.

Daniel r