samedi 13 janvier 2007

Libération de Freddy Muñoz : Reporters sans frontières salue une "sage décision"

Reporters sans frontières se félicite de la remise en liberté, le 9 janvier 2007, de Freddy Muñoz, correspondant colombien de la chaîne latino-américaine Telesur. Poursuivi pour “rébellion” et “terrorisme”, le journaliste était détenu depuis le 19 novembre 2006. Il reste néanmoins inculpé.

“Compte tenu de la faiblesse des preuves à charge contre Freddy Muñoz, la justice a rendu une sage décision en le libérant. Néanmoins, et pour les mêmes raisons, il serait curieux que les poursuites soient maintenues alors que rien n’étaye les accusations de “rébellion” et “terrorisme” qui pèsent sur le correspondant de Telesur. Nous espérons donc que l’inculpation de Freddy Muñoz sera rapidement levée et que des mesures de protection seront prises en sa faveur”, a déclaré Reporters sans frontières.

Correspondant colombien de la chaîne latino-américaine Telesur, Freddy Muñoz, 36 ans, est sorti, le 9 janvier, de la prison de Baranquilla (Nord), où il était détenu depuis cinquante jours. Constatant la faiblesse des éléments à charge dans l’instruction ouverte contre le journaliste, le parquet du Tribunal supérieur de Bolívar avait ordonné, quatre jours plus tôt, sa remise en liberté. La même juridiction a cependant maintenu les chefs d’inculpation et autorisé la poursuite de l’enquête.

Freddy Muñoz avait été arrêté, le 19 novembre 2006, à l’aéroport de Bogotá, alors qu’il revenait de Caracas où se trouve le siège de Telesur. Il avait par la suite été inculpé de “rébellion” et “terrorisme” pour sa participation présumée à un attentat commis en 2002 par la guérilla des Forces armées révolutionnnaires de Colombie (FARC), qui n’avait pas fait de victimes. Trois guérilleros détenus avaient témoigné contre le journaliste, mais sans pouvoir donner son nom ni son signalement. L’un d’eux s’était finalement rétracté. Par ailleurs, des expertises médicales avaient démontré que les cicatrices que porte Freddy Muñoz n’étaient pas dues au maniement d’explosifs.

L’avocat du journaliste, Tito Gaitán, a confié à Reporters sans frontières que juste après la libération de son client, des hommes se prétendant agents du Département administratif de sécurité (DAS, service de renseignements militaire) se sont rendus à la prison de Baranquilla pour interroger ses codétenus. L’entourage de Freddy Muñoz craint que sa libération n’expose le journaliste à des représailles. Le 17 septembre 2004, le sociologue Alfredo Correa de Andréis, soupçonné lui aussi de liens avec les FARC, avait été assassiné à sa sortie de prison.

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